La question de savoir si l’industrie du voyage se remettra des effets dévastateurs de la pandémie de la COVID-19 a été bien documentée, discutée interminablement et débattue en profondeur. Bien que l’année écoulée ait connu une augmentation significative du nombre de voyageurs reprenant la route, les fluctuations incessantes liées à l’évolution des restrictions et la menace de nouvelles variantes ont suscité une frustration légitime chez certaines entreprises.
Cependant, comme nous l’ont appris les crises et les événements mondiaux passés, la normalité ne revient pas du jour au lendemain et ne se présente pas de la même manière lorsqu’elle revient. La « nature sans précédent »* de la COVID-19 et la chute vertigineuse des voyages qui en a découlé, ont entraîné une modification permanente du paysage des voyages, mais de quelle manière? Pour répondre à cette question et mieux comprendre comment et quelles mesures de COVID-19 pourraient être maintenues dans un avenir post-pandémique, nous avons examiné où en sont les voyages aujourd’hui et vers quoi ils se dirigent.
Le retour des voyages se fait par étapes
Lorsque l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré une pandémie mondiale en mars 2020, les voyages se sont évaporés du jour au lendemain, les pays s’empressant de mettre en place des restrictions de voyage. Même après le retour des vols et la fin des mesures de confinement, la demande de voyages est restée déprimée par la perte de confiance des consommateurs et les craintes liées à l’exposition à la pandémie COVID-19. Ceux qui ont voyagé ont également été confrontés à de nouvelles normes de voyage qui pouvaient parfois être incohérentes et déroutantes.
Si l’on compare la chute et la reprise subséquente aux crises précédentes, on constate des similitudes dans la réaction initiale, mais des divergences dans la courbe de reprise. Par exemple, si l’on utilise les données fournies par le Bureau américain des statistiques sur les transports pour comparer la baisse du nombre de passagers à la période qui a suivi le 11 septembre 2001*, l’on constate une baisse tout aussi brutale, mais la chute est beaucoup plus importante et le rebond est plus long. Contrairement à un incident unique tel qu’une attaque terroriste ou une catastrophe naturelle, la période de récupération de la pandémie de la COVID-19 a été prolongée – une série répétée de hausses, de baisses et de paliers.
Plutôt que de se concentrer sur les chutes soudaines (ou de se laisser emporter par la célébration de hausses inattendues), les entreprises devraient garder une vue d’ensemble et planifier à court terme pour atteindre le prochain plateau. Une récente enquête de la GBTA (Global Business Travel Association) a révélé que la volonté de voyager a chuté à 69 %, alors qu’elle atteignait 77 % en juillet.* Malgré ce fléchissement, si l’on regarde la courbe globale du sentiment des voyageurs, on constate qu’il a augmenté de plus de 20 % par rapport au début du printemps et qu’il a augmenté de façon encore plus spectaculaire en comparaison aux bas niveaux de l’année précédente. En substance, si les voyages reviennent, le modèle de reprise est différent de tous les ralentissements ou de toutes les crises passées.
La sécurité et les mesures sanitaires sont toujours importantes
La panique initiale et l’incertitude entourant la propagation de la pandémie de la COVID-19 ont conduit à un large éventail de mesures réactives — du nettoyage des surfaces à l’eau de Javel à la désinfection des articles achetés en magasin* — et les voyages n’ont pas fait exception. Les hôtels, les compagnies aériennes et les entreprises de location de voitures ont tous mis en place une série de mesures sanitaires rigoureuses, qui ont depuis évolué en même temps que la science et la confiance des consommateurs.
Pour la prochaine étape du voyage, l’importance accrue accordée au bien-être et à la sécurité des voyageurs jouera toujours un rôle clé, mais selon une approche plus mesurée et ciblée. Par exemple, la plupart des transporteurs américains ont commencé par bloquer les sièges du milieu à des fins de distanciation social, mais un an plus tard, toutes les grandes compagnies aériennes ont progressivement abandonné cette approche.* Au lieu de cela, les compagnies aériennes expérimentent un large éventail de changements qui ne sont pas forcément évidents pour la plupart des voyageurs, comme la modification de l’aménagement de la cabine, la création de tissus de sièges antimicrobiens et l’amélioration de la ventilation des avions pour une meilleure santé, en réponse à la propagation de la pandémie COVID.*
En plus de ces changements, d’autres aspects des voyages en période de pandémie évolueront probablement à mesure que les entreprises et les voyageurs apprendront non seulement à accepter, mais même à attendre des mesures relativement nouvelles qui deviennent de plus en plus courantes. Il peut s’agir de nouvelles normes telles que la réduction de la fréquence du ménage, le port obligatoire du masque dans les transports publics, les passeports vaccinaux, et les options de paiement et d’enregistrement sans contact.
La consolidation se poursuit
Avant la pandémie, le secteur du voyage était sur la voie de la consolidation depuis deux décennies. En raison des récessions, de la mondialisation et des changements économiques, certains des plus grands acteurs du secteur avaient pris des mesures de consolidation, notamment la faillite d’America West et une succession de fusions et d’acquisitions impliquant US Airways, American Airlines, Continental et Northwest, pour ne nommer que ces compagnies. Bien que la pandémie COVID-19 ait constitué un énorme obstacle à la rentabilité des fournisseurs de voyages, la majorité des compagnies aériennes ont évité la fermeture ou la consolidation liées à la crise grâce à plusieurs plans d’aide du gouvernement fédéral, même si certains petits transporteurs ne s’en sont pas aussi bien sortis.
Pour ceux qui se demandent ce que cela pourrait signifier pour d’autres fournisseurs de voyages d’affaires, de nombreux hôtels ont en fait adopté l’approche inverse*, en créant de nouvelles lignes de chaînes hôtelières et en créant des marques uniques pour enrichir leur portefeuille et attirer un éventail diversifié de voyageurs. Du côté des entreprises de gestion de voyages (TMC), des vagues de consolidation et de restructurations sont déjà en cours cette sphère. *
La consolidation à proprement parler, n’est pas intrinsèquement mauvaise pour les voyageurs. En réalité, elle peut ouvrir un nouveau flux de ressources et d’outils plus avancés que les gestionnaires de voyages peuvent déployer dans leur programme de voyage. Cependant, les entreprises doivent être attentives aux signaux d’alarme pendant la consolidation, tels que la détérioration de la qualité du service, les cultures incompatibles et les changements de domaines d’intérêt. De même, lorsqu’une TMC se restructure ou subit un changement de direction, les clients doivent se sentir soutenus et savoir que les priorités de leur entreprise sont toujours valorisées.
La prochaine étape
La prochaine étape de la croissance des voyages a déjà commencé, soutenue par de nouveaux changements apportés aux restrictions de voyage, notamment la réouverture des voyages internationaux vers les États-Unis en novembre. Cela pourrait entraîner un pic de voyageurs, puis une stabilisation après les vacances. Il convient également de noter que si certains voyageurs d’affaires n’ont jamais arrêté, d’autres n’y retourneront peut-être jamais*, du moins pas dans la même mesure ni à la même fréquence qu’auparavant.
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